Le Fado

Genre musical portugais, il descend de la romance, de la chanson narrative traditionnelle, dont l'origine remonte au Moyen Age. (d'après 20 ans d'investigation de J.A.Sardinha). Le fado n'est pas né dans les tavernes, mais plutôt dans la rue et dans les foires. Tout ce répertoire moyenâgeux a été chanté pendant des siècles par des musiciens itinérants, des troubadours, des joueurs, et plus tard par des aveugles. Le roman a ses origines dans l'histoire des histoires de toutes péripéties, tout évènements, et notamment dans la vie quotidienne des gens simples.

Dans chaque village, on retrouve un certain genre musical très semblable au fado, en termes mélodiques et en intonation même. Quelqu'un se lance dans un chant: parfois improvisé, avec une expression, un sentiment personnels, une emphase, une profondeur d'âme, avec une intonation spécifique; qui est, ou qui rappelle aussitôt le fado. Il s'agit d'un concept identitaire portugais.

Le mot fado dans son aspect populaire a le sens de: la vie. Cependant il se nomme véritablement fado parce qu'il raconte une histoire ou des histoires.

Dans une version davantage vulgarisée, mais manifestement erronée, le fado serait apparu vers 1820. Il aurait vu le jour dans un hôtel de passe, réussissant à séduire, et être prisé par la bourgeoisie branchée, avant de devenir un art populaire. Adopté par le peuple, il se serait transformé en expression artistique universelle. On dit aussi que se sont les marins qui l'ont propagé dans les ports ... Le fado trouverait une alliance harmonieuse, permettant de faire jaillir de soi une empreinte à la fois teintée «d'ici et d'ailleurs». Le fado aurait servi de remède et de réconfort, dans certains quartiers de ville.

Au delà des similitudes et d'interactions possibles, toute les spéculations, élucubrations, rêveries ne peuvent désormais remplacer la première version. Les habitants des quartiers des grandes villes fonctionnent comme dans les villages (d'où ils sont issus). Si le fado a été développé, et largement médiatisé dans les villes, il n'en demeure pas moins que ses racines se situent dans le peuple, partout dans le pays.

Il deviendra un art chanté et joué, notamment à Lisbonne et à Porto, par des «fadistas» souvent poètes, auteurs et compositeurs. Il prendra, notamment à Coimbra, première ville universitaire du pays, des tournures critiques, satiriques et fantaisistes où il trouve aussi un symbole de l'amitié. On dit souvent qu'il y a deux type de fado: celui de Lisbonne et celui de Coimbra. On retrouve aisément ces deux courants. Cependant, des formes populaires existent bel et bien.

Le fado, du latin fatum (le destin), frère ou alter égo de la «saudade» évoque: la mélancolie de l'absence, le chagrin des départs, un cri de tristesse, le ressenti d'une perte, d'un manque, un sentiment de solitude infinie, une complainte existentielle, la nostalgie de l'amour, le désir de retrouver quelqu'un . . .

Par ailleurs, le fado développe une énergie positive voire thérapeutique. Il peut: réveiller notre trop plein d'émotivité du moment; toucher notre affectivité en plein cœur; faire jaillir les tensions; créer de l'émotion à l'état pur; frapper l'imaginaire par les mots, la musique; donner le reflet de notre nature; libérer nos tensions; s'accrocher à nos sensibilités; faire frissonner, parfois pleurer; éveiller le désir de revoir l'être aimé . . .

La vie, l’amour et la mort, bien sûr, la lutte pour l’existence, l’amertume du présent, la douceur du passé, le fado parle de nous.

Le fado a une âme véritable, ayant la faculté d'affecter le cœur de chaque Portugais et de chaque citoyen du Monde. En novembre 2011, le fado est classé au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.

 
 
 



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